Nigéria et Afrique du Sud : deux pays d’Afrique anglophone aux trajectoires de consommation comparables. Entre explosion de la classe moyenne (5 millions de « Black Diamonds » [1] en Afrique du Sud, 20 à 30 millions au Nigéria) et l’attrait pour les modes de vie occidentaux : les modes de consommations évoluent rapidement. En Afrique du Sud, on estime que près de 12 millions de personnes disposent d’un pouvoir d’achat équivalent à celui des occidentaux. Pour soutenir les entreprises françaises, les bureaux Business France du Nigéria et d’Afrique du Sud organisent des rencontres d’affaires conjointes en novembre prochain.
Le marché des cosmétiques a progressé de 17% en Afrique du Sud et de 8% au Nigéria.
Des marchés cosmétiques en plein boom
À Johannesburg comme à Lagos, les cosmétiques ont le vent en poupe et les produits français sont particulièrement prisés : en Afrique du Sud, la France s’imposerait comme le premier fournisseur Beauté avec des parts de marché parfois spectaculaires – notamment 46% de parts de marché observés sur le secteur Parfumerie… Soins de peau, produits capillaires, maquillages, les produits cosmétiques font culturellement partie de l’art de vivre à la nigériane ou à la sud-africaine, et leur origine France serait perçue comme un gage de qualité. « Les cosmétiques français ont une image d’innovation et de raffinement, qui répond assez bien au besoin d’affirmation des consommateurs par rapport à leur apparence et au souci de coller aux tendances », explique Chidinma Sibeudu, responsable du secteur Art de vivre au bureau Business France du Nigéria.
De fait, avec 17% de croissance en Afrique du Sud [2] et 8% au Nigéria, le secteur des cosmétiques présente dans ces deux pays les meilleurs résultats du continent : respectivement premier et second d’Afrique sur ce secteur, le marché sud-africain atteignait 3,2 milliards de dollars US en 2017 tandis que le nigérian représenterait en valeur 1,3 milliards de dollars US en 2018. Une prouesse quand on connaît les contextes macroéconomiques de ces deux pays, en pleine phase de redémarrage post-crises.
Des hubs régionaux ouverts sur l’extérieur
Au-delà de leur consommation intérieure, ces pays présentent aussi l’avantage d’exercer un effet d’entraînement sur leurs voisins : « Même s’ils concentrent une population plus restreinte, le Botswana, la Namibie et la Zambie sont des marchés facilement atteignables quand on s’implante en Afrique du Sud car les distributeurs y sont bien souvent les mêmes », explique Maxime Bieliaeff, chargé de développement sur les cosmétiques en Afrique du Sud pour Business France.
Même constat au Nigéria où les accords douaniers de la CEDEAO permettent à ces produits de ne pas avoir à solliciter d’homologation supplémentaire pour les autres pays de la zone. « La seule contrainte réglementaire est l’enregistrement du produit pour cinq ans auprès de la NAFDAC, » explique Chidinma Sibeudu. « À part cela, c’est un marché très accessible… ». Une caractéristique commune avec l’Afrique du Sud où aucun enregistrement de produits n’est demandé… pour l’instant. Car si la création de la South African Product Health Regulatory Authority vise les produits pharmaceutiques et médicaux, elle pourrait bien à long terme s’appliquer aux produits cosmétiques. « Raison de plus pour pénétrer le marché maintenant », appuie Maxime Bieliaeff.