

Par Andrew Christian
La pandémie mondiale a déjà coûté 29 milliards de dollars aux économies africaines. Après s’être coupé du reste du monde pour empêcher l’entrée de COVID-19, le “coronavirus lockdown” semble maintenant être une phrase d’accroche chez un nombre croissant de nations africaines.
Sénégal et Côte d’Ivoire
Pour commencer, le Sénégal et son voisin d’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire, ont déclaré l’état d’urgence en début de semaine. De son côté, le Sénégal impose un couvre-feu du soir à l’aube.
Le président Macky Sall a annoncé cette mesure après que le nombre de cas de coronavirus confirmés dans le pays soit passé à 79. Le couvre-feu se fera tous les jours de 20 heures à 6 heures du matin, touchant les espaces publics, les réunions privées et les entreprises.
Il en va de même pour la Côte d’Ivoire, dont les cas confirmés sont désormais au nombre de 75. La semaine dernière, le pays a fermé les boîtes de nuit et les cinémas, une mesure qui, selon la présidence, s’avère toutefois insuffisante. Il est donc facile de supposer que d’autres mesures pourraient être mises en place.
Le président Alassane Ouattara a annoncé un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin, la fermeture de tous les restaurants et l’interdiction de tout déplacement “non autorisé” entre la capitale commerciale du bord de mer d’Abidjan et l’intérieur du pays.
L’Afrique du Sud
Le président Cyril Ramaphosa a finalement annoncé un confinement de 21 jours en Afrique du Sud qui commencera jeudi 26 mars à minuit et les gens ne seront pas autorisés à quitter leur domicile, sauf dans des circonstances strictement contrôlées.
La directive concerne tous les magasins et entreprises opérant dans le pays, à l’exception de ceux qui fournissent des services essentiels aux personnes.
Toutefois, pour les personnes sans domicile fixe qui ne peuvent pas se permettre de s’isoler, des abris temporaires seront mis en place. En outre, le personnel de sécurité et médical n’est pas concerné par le confinement.
République démocratique du Congo
La deuxième plus grande ville de la RDC a déclenché un confinement de 48 heures. Bien qu’il n’y ait pas eu de confirmation de sa prolongation, il est probable que le pays compte maintenant 30 cas de COVID-19.
En ce qui concerne le volet commercial du confinement, les forces de sécurité ont été déployées pour s’assurer que les magasins ferment dans la ville de Lubumbashi, au sud-est du pays.
Deux personnes soupçonnées d’être porteuses du virus sont arrivées dans le pays sur un vol en provenance de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
Bien que le ministère de la santé du pays affirme que les deux personnes n’étaient pas infectées, les entreprises ont déjà commencé à réduire leurs activités dès lundi.
Dans la province voisine de Lualaba, la mine de la Kamoto Copper Company (KCC) de Glencore, un projet de cuivre et de cobalt, a rapatrié lundi 26 travailleurs étrangers en réponse à l’épidémie, a déclaré un responsable syndical à Reuters.
Nigeria
Les écoles, les bureaux, les églises, les plateformes de transport, les hôtels et les centres d’événements ont beaucoup de mal à fonctionner au Nigeria, surtout à Lagos où le gouvernement a décidé de mettre en place un programme de confinement pour lutter contre le virus.
Les gouverneurs du nord-ouest ont ordonné la fermeture des écoles de la région pendant 30 jours. Pendant ce temps, Lagos, la plus grande ville d’Afrique, semble assaillie sur tous les fronts.
Elle compte le plus grand nombre de cas de COVID-19 dans le pays, vient d’entrer dans la saison des pluies et a enregistré des incidents secondaires comme l’explosion d’un pipeline et le refus des directives de confinement.
Même si un confinement total n’est pas encore officiel – peut-être pour des raisons de faisabilité – les entreprises technologiques commencent à faire du télétravail. Néanmoins, sur ordre du gouverneur Sanwo-Olu, toutes les institutions de l’État de Lagos ont fermé leurs portes.
Algérie
Avec 264 cas, l’Algérie est le deuxième pays le plus touché en Afrique par l’épidémie de COVID-19. Un confinement total a été initié lundi 23 mars) par le Président Abdelmadjid Tebboune pour la Wilayat de Blida où se trouve le Parc national de la Chréa .
Le gouvernement a également annoncé un confinement partiel pour la capitale, Alger. Un couvre-feu a été instauré de 19h00 à 07h00 (heure locale algérienne).
De plus, les rassemblements de plus de deux personnes sont interdits. Les commerces sont touchés, mais les magasins d’alimentation sont autorisés à rester ouverts à tour de rôle, bien qu’il faille éviter les foules dans les magasins.
Le 17 mars, la fermeture de toutes les frontières terrestres et la suspension de toutes les liaisons aériennes et maritimes ont été annoncées. Il y a néanmoins eu une exception pour ceux qui transportent des marchandises.
Autres mesures
Alors que le reste du continent envisage des mesures nationales de lutte contre le coronavirus, d’autres pays ont pris des mesures moins globales.
Le Rwanda, par exemple, a interdit les déplacements inutiles à l’extérieur des habitations, à l’exception des soins de santé et des achats. Avec 17 cas, le pays a ordonné à tous les employés des secteurs public et privé de travailler à domicile.
Situation au 24 mars, au moment de la mise sous presse
Angola Fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes 36
Ethiopie : 14 jours de quarantaine pour les nouveaux arrivants 12
République du Congo Fermeture de la frontière 45
Fermeture de la frontière du Ghana 53
Somalie Interdiction des vols internationaux 1
Burkina Faso : interdiction des vols intérieurs pendant 2 semaines 114
Fermeture de la frontière du Zimbabwe 3
Kenya Travail à domicile, fermeture des frontières 25
Rwanda Travail à domicile 40